Assureurs et transition climatique

Assureurs et transition climatique

Les assureurs sont des acteurs majeurs de la transition climatique

Canicules, sécheresses, incendies, inondations… l’intensité des évènements naturels, en France comme à l’étranger, illustre les graves conséquences humaines et économiques du dérèglement climatique. À ce contexte tendu s’ajoute un cadre réglementaire de plus en plus pressant (Accord de Paris, loi Pacte, Green Deal européen…). La pression sur les entreprises ne cesse de s’intensifier, et le monde de l’assurance n’y échappe pas.

Des interlocuteurs de confiance

« Les assureurs ont un rôle clé à jouer dans l’accélération des plans climat des entreprises. Ils sont en effet des interlocuteurs de confiance très écoutés par leurs clients », explique Jérôme Teissier, Directeur Général de Naldeo et Président de la commission énergie et développement durable du MEDEF Auvergne-Rhône-Alpes. « Les assureurs auront d’autant plus de poids sur le sujet lorsqu’ils poseront en amont des questions à leurs clients sur ce qu’ils comptent mener en termes de transition écologique. Ce que les assureurs font depuis des années en matière de risque incendie, ils doivent ainsi davantage le faire aujourd’hui sur le risque climat », ajoute-t-il.

Parole
d'expert

Un rôle de conseil

Dans les prochaines années, les entreprises n’auront d’autres choix que répondre à ces nouveaux défis. Pour y arriver, elles devront faire preuve de résilience. Or celle-ci dépendra de leur capacité à prévoir l’impact des évènements climatiques sur leurs biens mais aussi sur leurs processus industriels. « Un assureur ne peut plus se contenter de rester un simple fournisseur de police d’assurance : il doit aussi conseiller son client, lui suggérer des plans de prévention et lui fournir des offres de services spécifiques », relève Jérôme Teissier, avant d’ajouter que « le secteur a des opportunités à saisir comme il a pu le faire en ce qui concerne le risque cyber. Sur des sujets jugés jusqu’alors risqués, comme l’installation d’une chaufferie bois ou l’activité de déchetterie par exemple, il faut pouvoir désormais les prendre en compte via des offres ad hoc avec, s’il le faut, des contraintes de conception et de construction des installations pour mieux prévenir les risques ».

À l’aube d’une grande mutation

Le seul moyen d’assurer ces activités de façon satisfaisante est d’avoir une excellente connaissance du risque et donc de mener des recherches techniques approfondies. L’enjeu est crucial pour le secteur de l’assurance car choisir de couvrir de mauvais produits se traduit par une sanction financière qui peut être lourde : le principe de l’assurance repose en effet sur la mutualisation des risques. « Le secteur de l’assurance est à l’aube d’une grande mutation s’il veut passer à une économie zéro carbone. C’est d’ailleurs aussi dans son intérêt, car si la température de la planète augmente de beaucoup plus que 2°C, il ne sera plus possible d’assurer quoi que ce soit. Les assureurs sont donc clairement des acteurs majeurs de la transition climatique », conclut Jérôme Teissier.