Nous le savons tous, le contexte technique, géopolitique et économique est particulièrement difficile aujourd’hui. Et ce, d’autant que d’autres facteurs ont récemment rendu la situation encore plus instable. Le coût des émeutes qui ont secoué la France en juin et juillet derniers dépasse ainsi, et de loin, celui des violences urbaines de 2005. MMA et Covéa ont su, pour leur part, réagir rapidement en accompagnant leurs clients particuliers mais aussi leurs clients Pros et Entreprises, massivement touchés par ces émeutes. Mais si de tels événements se reproduisaient à l’avenir, l’ensemble du secteur de l’assurance pourrait en pâtir. Par ailleurs, l’inflation perdure en 2023 à des niveaux plus élevés qu’attendus et sans perspective de baisse à (très) court terme. Cette pression inflationniste a notamment un impact sur le coût des réparations automobiles tout comme sur le secteur du BTP. Cette hausse des prix pèse sur nos charges « sinistres ». Pour certaines branches d’activité, la raréfaction des matières premières amplifie le phénomène et aggrave les éventuelles pertes d’exploitation.
Enfin, le tableau ne serait pas complet sans évoquer les répercussions du dérèglement climatique. L’année 2023 n’a pas eu, pour l’instant en France, l’impact exceptionnel enregistré l’an passé sur le marché Entreprises. Mais la dimension mondiale de la crise climatique pose la question du rôle de la réassurance. Cette dernière adopte une position défensive voire se désengage de ce risque avec des conditions tarifaires qui impactent directement notre rentabilité. Sans compter que nous n’avons pas encore répercuté cette hausse sur les primes de nos assurés. Or, MMA a besoin de revenir à l’équilibre pour garantir un développement pérenne avec ses partenaires courtiers. Sous le double effet de l’accroissement des risques et de l’inflation, le cycle haussier n’est malheureusement pas terminé et nécessite plus que jamais de revenir aux fondamentaux techniques de nos métiers.
Nous nous devons, cette année, de consolider notre activité. Il nous faut pour cela favoriser le retour à la rentabilité comme l’ensemble des acteurs du marché. Nous allons poursuivre notre plan d’action engagé depuis trois ans qui vise un développement plus ciblé et un rééquilibrage technique de notre portefeuille. Comment ? Par une gestion très structurée et différenciée du portefeuille, en particulier sur les activités qui nous exposent le plus, soit en termes de volatilité, soit en termes de mobilisation de fonds propres : le DAB, la construction et plus largement les branches fortement pénalisées par le contexte inflationniste.
Le renouvellement 2024 aura donc deux priorités : l’exigence et le discernement. Aussi nous accorderons une attention particulière à la qualité des affaires. Tout sera fait pour que le renouvellement soit fait au cas par cas pour répondre à nos exigences de rentabilité d’une part, et pour accompagner le renouvellement des contrats de nos clients communs de la façon la plus pertinente possible, d’autre part. Si tous les clients ne seront pas traités de la même façon, nous aurons la volonté d’expliquer davantage nos mesures et d’anticiper les cas les plus complexes sans délai.
Pour rester un référent sur le marché et être là durablement à vos côtés, nous continuerons à veiller à la maîtrise intrinsèque de nos métiers et à agir avec discernement. Notre politique de souscription reste ouverte mais, en contrepartie, nous serons très exigeants sur la qualité du risque. C’est notre responsabilité. Ce travail de fond est nécessaire pour nous projeter dans l’avenir et continuer notre développement commun de façon sereine et robuste. Refusant d’être un acteur purement opportuniste, MMA garde donc son cap stratégique de développement sur le marché des Pros et Entreprises et s’inscrit résolument avec ses partenaires courtiers dans la durée.
Olivier Jarry, Directeur Développement Courtage et Marché Entreprises chez MMA Assurances et Odile Lasternas-Brécy, Directeur Marchés Entreprises chez MMA Assurances.
Crédits photo : David Piolé, L'Oeil du diaph
