La biomasse peut être transformée en plusieurs vecteurs énergétiques : en chaleur, par combustion (poêle à bois, chaufferie, etc.), en électricité via des centrales de cogénération (production d'électricité tout en valorisant la chaleur produite), en biogaz par méthanisation ou pyrogazéification, et en biocarburants liquides comme le bioéthanol ou le biodiesel.
Elle peut être considérée, à ce titre, comme la plus grande source d'énergie renouvelable actuellement utilisée, devant l'hydraulique ou l'éolien par exemple. Pour autant, elle est par nature limitée : "la biomasse est renouvelable et durable à la condition de préserver dans le temps la qualité des écosystèmes, explique Jérôme Mousset. Même si le volume de biomasse est important en France en raison des surfaces forestières et agricoles sur le territoire, sa disponibilité reste limitée ou conditionnée à une évolution de nos pratiques (agricoles et alimentaires notamment), d'où l'importance d'optimiser ses usages, de ne pas la gaspiller et de l'utiliser en priorité là où elle apporte un meilleur service à la société."
Le bouclage de la biomasse, notamment, est décisif : assurer un équilibre entre la production et l'utilisation de la ressource, tout en préservant les écosystèmes et en répondant aux différents besoins. Jérôme Mousset insiste : "il faut que les objectifs soient en cohérence avec la capacité de production sur les territoires et avec les écosystèmes. Si le niveau de prélèvement va au-delà de la capacité, il n'y a plus de durabilité, et donc une décapitalisation des écosystèmes. Cette question est d'autant plus importante dans cette période d'accélération du changement climatique qui fragilise considérablement certains écosystèmes. La préservation des forêts face au changement climatique constitue un enjeu de premier ordre. Aussi, la valorisation de la ressource doit nécessairement s'ajuster au potentiel disponible localement et s'articuler avec les objectifs d'adaptation au changement climatique." Pour utiliser efficacement la biomasse, il est donc nécessaire, au préalable, d'étudier les co-bénéfices, la cohérence avec les stratégies d'adaptation au changement climatique, et de démontrer la plus-value du service rendu par rapport à l'énergie ou le produit concurrent.
Outre sa durabilité, parmi les nombreux avantages de la biomasse figurent son prix et sa stabilité.
Elle permet aussi de développer les circuits courts et l'économie locale. Par exemple, un agriculteur peut valoriser le bois de ses haies en bois énergie, pour son propre usage ou pour le revendre à une commune ou à une entreprise locale. Cette démarche contribue par ailleurs à valoriser et maintenir les haies riches en biodiversité et très utiles pour adapter les exploitations agricoles au changement climatique. Autre atout : sa capacité d'adaptation à toutes les tailles d'entreprises, avec notamment le bois énergie, pour la combustion et la production de la chaleur, ou les bioénergies de manière générale qui peuvent être utilisées autant par des micro-entreprises que par de grands industriels ou des collectivités.