Par où commencer ? Jérôme Teissier conseille : « pour un chef d’entreprise qui souhaite amorcer sa transition énergie climat, il est important de ne pas partir seul, de se former et de connaître les bonnes pratiques. Échanger avec des experts, mais aussi avec des pairs est stimulant et permet d’envisager les meilleures solutions pour son entreprise. »
L’étape suivante est de faire son bilan carbone. Sa réalisation est soutenue par l’État, via des aides financières (BPI, ADEME…), et permet d’entamer un processus de réflexion vers sa transition. Ce rapport permet de comprendre que tout génère du carbone, de son ordinateur à son assurance, en passant par son site de production ou la voiture des collaborateurs pour venir travailler.
La troisième étape consiste à mesurer et assembler ces données. Pour agir, il faut savoir d’où l’on part et connaître son impact, qu’il soit sur la biodiversité, sur sa consommation d’eau ou d’énergie ou sa production de déchets. Il est facile de commencer par des indicateurs simples (pour mesurer l’eau, l’énergie, l’air comprimé, etc.) en s’équipant avec des capteurs, qui ne représentent pas un gros investissement. « De la même manière que les entreprises se sont équipées en logiciels comptables ou RH, il faut intégrer la collecte de données environnementales à l’entreprise, remarque Jérôme Teissier. De tels logiciels n’existent pas encore ou à la marge. Il faut imaginer les entreprises industrielles qui ont plusieurs sites et le travail colossal de collecte et d’indicateurs d’impacts à fournir ! Il faudrait créer un nouveau métier de responsable de la transition climat. Ce serait une personne qui a des compétences techniques et qui pourrait travailler main dans la main avec les responsables RSE pour collecter les données et penser la transition. »
Enfin, pour vraiment engager et réussir sa transition énergie climat, il est important d’embarquer ses équipes. Les salariés aujourd’hui sont en attente d’engagements de la part de leur entreprise. Leur proposer les ateliers de la Fresque du climat par exemple, et faire comprendre ensemble que le climat est un sujet collectif.