Décarboner constitue un enjeu de taille pour les entreprises. L’objectif européen de baisser les émissions de CO2 de 55% d’ici 2030 et d’arriver à zéro en 2050 est notamment à l’origine de la mise en place de la CSRD ( Corporate Sustainability Reporting Directive). En vigueur depuis le 1er janvier 2024[1], cette directive européenne a pour objectif de renforcer le reporting extra-financier des entreprises sur la mesure de leurs impacts et la présentation de leur trajectoire sur les dimensions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). La CSRD demande aux entreprises de fournir un rapport annuel présentant un certain nombre de données ESG, mais aussi leurs objectifs, performances et stratégie en matière de développement durable. En améliorant son mix énergétique par l’usage de sources d'énergie renouvelable et la réduction de de sa consommation énergétique, une entreprise peut se conformer plus facilement à la réglementations, éviter les amendes et les sanctions et surtout se placer dans une trajectoire compatible avec l’Accord de Paris.
Optimiser son mix énergétique constitue un investissement dans l’avenir, aux bénéfices multiples. Très concrètement, installer un méthaniseur dans son exploitation agricole et transformer les matières organiques (matières agricoles, fumier et lisier) en biogaz, permet d’allier autonomie et rentabilité. Jérôme Teissier explique : « sur des sites industriels, transformer une chaufferie diesel ou gaz en une chaufferie biomasse ou géothermique est non seulement une manière de décarboner, de produire localement, mais aussi d’améliorer sa rentabilité une fois l’investissement amorti. Selon le type de bâtiments, il est possible d’installer du solaire thermique. Il existe aussi la récupération de la chaleur fatale, qui est la chaleur perdue dans les process industriels et qui peut être réemployée. »
De même, les investissements durables et responsables engagés peuvent permettre d’augmenter la résilience, notamment face aux risques climatiques et géopolitiques (avec l’approvisionnement en gaz russe, par exemple, ou la volatilité des prix du pétrole). En diversifiant et en optimisant son mix énergétique, l’entreprise peut baisser et stabiliser ses coûts énergétiques en réduisant sa dépendance aux combustibles fossiles, dont les prix sont extrêmement fluctuants.
Cette optimisation représente aussi l’avantage de renforcer la réputation environnementale de l’entreprise et de répondre aux pressions ou aux attentes croissantes des clients, des fournisseurs, des assureurs, des consommateurs et de toutes les parties prenantes en matière de durabilité. Une meilleure attractivité qui peut se révéler un facteur de différenciation avec ses concurrents, qui peut créer de nouvelles opportunités d’innovations et qui peut même apporter de nouveaux marchés et attirer les talents !