Assurabilité des évènements naturels : un panorama contrasté en Europe

Assurabilité des évènements naturels : un panorama contrasté en Europe

Mis à jour le 21/11/2024

Assurabilité des évènements naturels : un panorama contrasté en Europe

Ces dernières années témoignent de l’accélération de la fréquence et de l'intensité des événements naturels, souvent liés au changement climatique qui se traduit par un renforcement des extrêmes secs et des extrêmes humides. 

L’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde, selon le service européen Copernicus. L’OMM estime que le nombre et la durée des sècheresses ont augmenté de 29 % depuis 2000, par rapport aux deux décennies précédentes. Dans le même temps, le nombre d'ouragans de catégorie 4 et 5 a doublé au cours des 30 dernières années, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). En 2024 comme les années précédentes, des inondations ont touché de nombreuses régions dans le monde. En octobre, l’Espagne a ainsi subi des pluies diluviennes provoquant des inondations meurtrières dans la région de Valence. 

Selon une étude publiée par Swiss Re Institute, les catastrophes naturelles au niveau mondial ont occasionné en 2023 des pertes économiques de 280 milliards de dollars dont 108 milliards seulement sont assurés. CCR (Caisse centrale de réassurance) estime que la sinistralité en France au titre des périls couverts par le régime Cat Nat (inondation, sécheresse, submersion marine, vents cycloniques, tremblement de terre) devrait augmenter d’environ 40 % à horizon 2050 sous l’effet du changement climatique et de 60 % en intégrant l’évolution des enjeux assurés. 
 

Des solutions préventives et assurantielles indispensables

Des solutions sont proposées ou à l’étude pour répondre à cet enjeu climatique majeur. En France, le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) accompagne les territoires avec des applications pour connaître et gérer différents types de risques naturels (CRISI, Murex, Sismet, Digue 2020…). Au niveau européen, les systèmes d’information et d’alerte précoce de l’Union européenne surveillent des dangers tels que séismes, tsunamis, cyclones tropicaux, incendies de forêt et inondations. Objectif : assurer une planification, un suivi et une alerte précoce appropriés visant à atténuer les effets de ces catastrophes naturelles. 

Parallèlement, en matière d’offres assurantielles, les avancées sont plus au moins développées selon les pays. Pourtant, l’enjeu est de taille : seul un quart des pertes économiques liées aux désastres climatiques est assuré dans l’Union européenne, selon la Banque centrale européenne et le régulateur européen des assureurs (Eiopa). Contrairement à l’Allemagne qui ne dispose d’aucun dispositif au niveau fédéral, la France et l'Espagne ont mis en place des modèles éprouvés en termes de couverture assurantielle mixte avec, pour la première, une prime additionnelle ouvrant droit à la garantie illimitée de l'État (dispositif Cat Nat) et pour la seconde, une assurance des catastrophes naturelles reposant sur une entreprise publique. In fine, seule la combinaison des actions du secteur de l’assurance, des politiques publiques et des innovations technologiques permettra de répondre au défi des catastrophes naturelles en Europe.

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